Nous inaugurons aujourd'hui avec bonheur la parution d'une nouvelle rubrique du blog de l'association Ville en Herbes.
Nous la dédions à la littérature dans son rapport avec la nature.
Annie Carcaillon, une fidèle adhérente de l'association se lance sans filet.
Première !
J’étais seule à avoir trouver cette issue. Seule à avoir réussi la percée. Certains peuvent s’évertuer à me couper pour orner une table, à m’arracher à mes racines pour s’amuser, je suis tenace. Plus rien ne pourra déranger la passion que j’ai de vouloir être là, de vouloir embellir ce que sur la terre ciment, béton, goudron tente en vain de recouvrir. Que les genres se mélangent, bon sang ! Que les genres se mélangent !!
Moi, j’ai trouvé « la » brèche, cet infime espace par lequel je me suis expulsée pour grandir, vivre, m’exprimer. Et je viens de loin, si vous saviez comme je viens de loin ; du centre de la Terre. Je m’explique. Imaginez laTerre et son noyau central, cette matrice extraordinaire. Toutes les plantes existantes aujourd’hui et qui se font jour à nos yeux, ne sont que graine au cœur même de ce cœur. Et chacune d’elle de chercher à naître, à se développer. Il faut malignité, patience et longueur de temps pour explorer toutes les parois de ce Noyau-Terre, pour y trouver « le » millimètre d’ouverture. Moi j’ai trouvé. Et aujourd’hui je suis là, la seule sur la façade de ce mur. Je me trouve belle et sauvage dans cet ensemble calculé et maîtrisé. La main de l’homme n’est pour rien à cette beauté naturelle. Peut être le regard qu’il me porte parfois me conforte dans ma raison d’être. Jusqu’à ce photographe aujourd’hui … je me sens haute et fière.